Cette communication a pour objectif de discuter l’emploi de méthodes mixtes dans le cadre d’une recherche auprès des sans-abri immigrés en famille. Notre recherche doctorale s’inscrit dans le développement récent des travaux mentionnant la diversité et la spécificité des populations migrantes sans-domicile et sans-abri. Le travail de thèse repose sur différentes enquêtes de terrain : une étude ethnographique dans deux dispositifs de maraudes parisiennes, des entretiens réalisés auprès d’acteurs institutionnels et associatifs et également auprès de familles sans-abri dans un accueil de jour. Un des enjeux porte sur l’articulation entre ces terrains qualitatifs avec l’exploitation de données d’enquête et de gestion, à partir de la base de données du Samusocial de Paris. En effet, le terrain ethnographique et l’analyse de l’enquête Enfant et familles sans logement (ENFAMS), réalisée en Île-de-France, ont permis d’objectiver le profil des familles ayant été sans abri au cours de leur trajectoire sans domicile. Les résultats indiquent que la connaissance d’un épisode sans-abri est corrélée, en partie, à la saturation de l’hébergement d’urgence. Pour ce faire, nous avons fait le choix de réaliser une analyse longitudinale des primo-entrants au Samusocial de Paris afin de mieux saisir les difficultés d’accès qu’elles rencontrent. L’objectif de cette présentation ne sera pas tant de présenter les résultats, mais plutôt de revenir sur les choix méthodologiques et l’intérêt du recours aux méthodes mixtes pour une recherche sur un terrain que l’on pourrait qualifier de « sensible ».