Les installations-projections sont des figures de l’enfermement. Le sensator (visiteur aux sens sollicités) y est interpellé, agressé parfois. Cabines, cellules, recoins et refuges l’isolent, faisant écho à la traditionnelle solitude de l’artiste dans son atelier. De tels dispositifs, éprouvants et éprouvés par le corps, constituent aussi des espaces où l’objet se serait peu à peu, depuis vingt ans retiré – miniaturisé, intégré comme support technique – et de moins en moins donné comme levier de résistance à une dématérialisation de l’œuvre d’art. Aujourd’hui s’affirme une création multimédia. Parmi les artistes, certains récusent la pratique traditionnelle de l’art, refusent l’œuvre comme objet d’un négoce, dénoncent la production artisanale (quand bien même elle serait issue de technologies très récentes). Ils sont entrés en résistance afin de préserver l’enthousiasme et la nécessaire utopie à tout projet humain, individuel ou collectif.