J’ai rédigé l’introduction et le premier chapitre (" Espaces flous et interconnexions ", pp.7-33) de l’ouvrage qui fait suite à un colloque organisé à l’Université d’Auvergne. Ce livre prolonge le questionnement entamé par les interventions. Plus nos connaissances sur notre perception de l’espace -tangible, virtuel, imaginaire…- s’élargissent, plus la notion même d’espace semble nous échapper. Les territoires résistent même après qu’on les ait découverts, et restent difficiles à circonscrire : il reste toujours aussi complexe de définir la relation de notre corps à ce qui l’environne. Il est certainement naïf de penser qu’il existe deux mondes qui s’étendent de part et d’autre d’une ligne clairement dessinée, le premier étant réel et le second virtuel, le premier accueillant notre corps tangible, notre chair, notre être physique, le second des organismes virtuels, fantasmatiques, éthérés… La création d’objets interactifs témoigne à la fois d’une célébration de la transparence et de la mobilité du corps de l’utilisateur mais aussi de l’intégration de technologies qui désormais ne se voient plus. La frontière entre le corps et la technologie devient floue, ce qui laisse présager d’étonnantes hybridations.