Performer in-situ est devenu prétexte à entretenir une présence régulière et active à l’écart du monde. Il s'est avéré toutefois de plus en plus difficile ces deux dernières décennies de nous en soustraire : parce que la législation encadre fortement, quand elle ne l’interdit pas, l’accès à ce qu’il reste d’espaces "naturels", parce que les pourvoiries ou cabanes qui rappelleraient celle de H. D. Thoreau ne restent isolées qu’en basse saison touristique, parce que l'histoire coloniale et l'économie mondialisée sont vectrices d'une violence qui interfère dans les relations interculturelles et l'accès aux espaces préservés. Mais plus encore, la quête de cette solitude semble relever d’un romantisme suranné lorsque se posent aujourd’hui des questions d’éthique environnementale et que l’avenir de notre planète est hypothéqué jusque dans les zones les plus reculées.