Bien que Putnam ait abordé frontalement le sujet de l’éthique dans au moins deux livres, Fait/Valeur : la fin d’un dogme et L’Éthique sans l’Ontologie, auxquels on peut ajouter le très particulier ouvrage, La philosophie juive comme guide de la vie, il peut sembler difficile d’en présenter les principales positions et contributions, tant elles sont diverses. En ce sens, ce qu’il dit de l’éthique dans le passage suivant, semble très bien lui convenir : "Nous voilà donc arrivés (comme je l’avais promis) au cas des énoncés éthiques. La première chose que je voudrais dire, c’est que si Wittgenstein avait raison d’affirmer que les « mathématiques sont une mixture bigarrée », alors l’éthique est pour ainsi dire une mixture bigarrée au carré ." L’éthique et ce qu’en dit Putnam sont une « mixture bigarrée au carré ». En même temps, comme on peut le deviner d’emblée, la référence à Wittgenstein et la comparaison avec les mathématiques ne sont pas anodines : elles permettent de comprendre à la fois la diversité de nos discours éthiques et leur émancipation à l’égard de l’ontologie. Dans cet article, on cherchera donc à présenter la position de Putnam à la fois dans sa diversité et dans son appui essentiel sur une critique de l’ontologie.