Depuis l'Antiquité – en commençant par Hérodote et sa vision de l'Egypte comme un don du Nil - jusqu'à nos jours, la civilisation égyptienne a été examinée dans ses moindres détails, à l'exception d'une analyse sédimentologique et agronomique approfondie. En observant la bibliographie égyptologique, la perception du paysage agraire et son exploitation étaient et sont génériques, avec des connaissances imprécises. Cependant, outre les analyses géophysiques et géologiques, qui ne se sont répandues que depuis une dizaine d'années, la lecture d'actes notariaux de l'époque ptolémaïque (IVe-Ier siècles avant J.-C.) permet de discerner et de repositionner dans le paysage de la zone d'étude (Louxor) des éléments topographiques de référence et des types de champs cultivés. L'analyse lexicographique de quatre termes démotiques utilisés pour qualifier les types de terres démontrera non seulement que les Égyptiens distinguaient un sol par ses caractéristiques et son emplacement mais montrera également comment une lecture environnementale de ces contrats nous permet de faire progresser nos connaissances et de mieux saisir les nuances du paysage.