Les tufs calcaires : évaluation d’un patrimoine géomorphologique hétéroclite - Laboratoire de géographie physique : environnements quaternaires et actuels Accéder directement au contenu
Poster De Conférence Année : 2024

Les tufs calcaires : évaluation d’un patrimoine géomorphologique hétéroclite

Résumé

Geoheritage refers to all geological objects and sites of global or local interest that represent geological phenomena or testify to the history of the Earth. Geomorphological objects and sites are included in geoheritage. Geomorphological sites of remarkable interest are known as geomorphosites. They are assessed on a number of criteria: aesthetic, cultural, socio-economic and scientific attributes. Additional values can also be added, such as the present-day biodiversity value or the historical interest of a site. Calcareous tufas fulfill these criteria and are therefore an example of geoheritage. Tufa deposits are carbonate rocks that result from calcite precipitation under open-air conditions near springs and in rivers. They are typical of interglacial periods. These carbonates precipitate in many different facies illustrating a number of geomorphological processes. Additionally, an association of mosses and hepatic plants, called Cratoneurion, is strictly associated with calcareous tufas and corresponds to a priority habitat under the Natura 2000 Habitats Directive: Petrifying springs with tufa formation (EU 7200). Their socio-economic value, linked to their use for construction, also confers on them a high value as geoarchaeological heritage. Human presence in these sites is testimony to past settlements and to changes in cultural practices from prehistoric times onwards. This makes them an important part of the scientific history, particularly French prehistory, which emerged in the Somme valley via tufa sites like Caours. Their aesthetic value can be a factor of attractiveness in tourist activities, such as the tufa waterfalls in the Hérisson valley (Jura). Calcareous tufas are therefore of great geoheritage value, and at least 34 of the 3,515 sites currently listed in the National Inventory of Geological Heritage (INPG) of France include tufa deposits. Their geoheritage interest can be seen at different scales, from the size of a tufa channel to concentrated tufa springs within a karstic massif. Their inventory in France is conducted in the framework of INPG, but also indirectly via the ZNIEFF inventory (cf. Cratoneurion association). The preservation of both fossil and active sites may be implemented by different stakeholders (the French State represented by prefects in the case Geotope Protection Orders, the French departements through the ENS tool...) ) and the aims may differ (for example: conservation of a still-active precipitation phenomenon by preserving the local environment, or preservation of the quarry front of a former fossil tufa quarry). Thus, the value of calcareous tufa geomorphosites remains complex to evaluate. The poster attempts to investigate how to assess the value of calcareous tufa as a geomorphological heritage, using the examples of two sites classified as Espaces Naturels Sensibles (ENS) in the Île- de-France region: the fossil tufa at La Celle-sur-Seine (Seine-et-Marne) and the active tufa deposits at Morainvilliers (Yvelines). These two tufas are of different ages, thicknesses (8-11 m and a few centimeters, respectively) and facies, and illustrate the variety of tufa geomorphosites and the methods used to preserve these sites.
Le géopatrimoine se définit comme l’ensemble des objets ou sites géologiques d’importance globale à locale qui représentent des phénomènes géologiques ou témoignent de l’histoire de la Terre. Les objets et sites géomorphologiques s’inscrivent dans le géopatrimoine. Pour les sites présentant un intérêt remarquable, on parle de géomorphosite. Différents caractères leur confèrent une valeur : les attributs esthétiques, culturels, socio-économiques et scientifiques. Des valeurs additionnelles peuvent être ajoutées telles la biodiversité présente ou l’intérêt historique des sites. Les tufs calcaires répondent à ces critères et sont donc un exemple de géopatrimoine. Il s’agit de roches carbonatées continentales caractéristiques des périodes interglaciaires, qui se déposent par des processus biogéochimiques dans les cours d’eau et à proximité de sources. Ils ont la particularité de présenter une multitude de faciès qui illustrent une pluralité de processus géomorphologiques. De plus, une association de mousses et d’hépatiques, le Cratoneurion, y est strictement inféodée et correspond à un habitat prioritaire de la Directive Habitats Natura 2000 : les Sources pétrifiantes avec formation de travertin (UE 7200). Leur valeur socio-économique liée à leur exploitation pour le bâti leur confère aussi une forte valeur en tant que patrimoine géoarchéologique. La présence humaine en fait les témoins des peuplements passés et témoigne de l’évolution des pratiques culturelles dès la Préhistoire. Cela leur donne une importance dans l’histoire des sciences, notamment de la Préhistoire française, qui a vu le jour dans la vallée de la Somme grâce à des sites tels que le tuf de Caours. Leur valeur esthétique peut être facteur d’activités touristiques, à l’exemple des cascades de tuf de la vallée du Hérisson (Jura). Les tufs calcaires ont donc une forte valeur géopatrimoniale et au moins 34 des 3515 sites actuellement recensés à l’Inventaire National du Patrimoine Géologique (INPG) en France comprennent des dépôts de tuf. Leur intérêt géopatrimonial peut s’exprimer à différentes échelles, de la taille d’un chenal de tuf, à une concentration de tufs de sources au sein d’un massif karstique. L’inventaire de ces sites en France passe non seulement par l’INPG mais aussi, indirectement, par l’inventaire ZNIEFF (cf. associations à Cratoneurion). En France, la préservation des sites de tufs, qu’ils soient fossiles ou actifs, peut être mise en place par différents acteurs (l’Etat en la personne du préfet pour les APPG, les départements via la politique ENS...) et les objectifs ne sont pas toujours identiques (par exemple : conservation du phénomène de précipitation toujours actif via la préservation de l’environnement local, ou sauvegarde du front de taille d’une ancienne carrière de tuf fossile). La valeur des géomorphosites à tufs calcaires reste donc complexe à évaluer. Le poster présenté ici vise à questionner comment évaluer la valeur des tufs calcaires en tant que patrimoine géomorphologique, à partir des exemples de deux sites classés Espaces Naturels Sensibles (ENS) en Île-de-France : le tuf fossile de La Celle-sur-Seine (Seine-et-Marne) et les dépôts de tuf actif de Morainvilliers (Yvelines). Ces deux tufs sont d’âges différents, d’épaisseurs diverses (respectivement : 8-11 m et quelques centimètres) et de faciès variés, permettent d’illustrer la variété des géomorphosites à tufs et les outils de préservation de ces sites.
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Beaumont et al - JJG 2023.pdf (6.36 Mo) Télécharger le fichier
Origine Fichiers produits par l'(les) auteur(s)

Dates et versions

hal-04629000 , version 1 (28-06-2024)

Identifiants

  • HAL Id : hal-04629000 , version 1

Citer

Léa Beaumont, Francois Betard, Julie Dabkowski. Les tufs calcaires : évaluation d’un patrimoine géomorphologique hétéroclite. Journées des Jeunes Géomorphologues 2024, Jun 2024, Reims, France. ⟨hal-04629000⟩
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